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Ulus de Jotchi dans l’Empire mongol (1206-1269)

De la Horde d’Or

De la Horde d’Or

2019 a été marqué par le 750ème  anniversaire de la fondation du grand État, de la Horde d'Or. En 1269, au cours du Qurultay de Talas, les descendants de Gengis Khan, dirigeants des trois ulus , ont partagé les domaines de leur emprise. En outre, ils ont juré que leurs assujettis nomades ne ruineront pas les villes et les agglomérations sédentaires, comme c'était le cas auparavant. À partir de ce jour, Ulus de Jotchi, qui portait le nom du fils aîné de Gengis Khan, fondateur de l'Empire mongol, a acquiert le statut d'État distinct.

Ulus de Jotchi dans l'Empire mongol (1206-1269)

Le fils aîné de Gengis Khan a été le premier dirigeant d’Ulus de Jotchi. L'Empire mongol, dirigé par Gengis Khan, a été formé en 1206. A ce qurultay, Gengis Khan a attribué à son fils Jotchi un ulus à part, composé de neuf  mille familles. Un an après Jotchi dirige une guerre contre les Kirghizes et d'autres tribus forestières de Sibérie, lesquels s’intègrent à son Ulus. Ulus de Jotchi  restait encore petit avant que l'Empire mongol ne s'étende vers l'Ouest,

En 1225, après que l'armée de Gengis Khan ait conquis le territoire du Kazakhstan et de l'Asie centrale, les ulus ont été redéployés. Ainsi, Ulus de Jotchi a obtenu de nouvelles frontières et Jotchi lui-même a été nommé dirigeant des Kipchaks. Les nouvelles frontières couvraient tout le territoire du Kazakhstan et partiellement le territoire du Turkménistan moderne et une petite partie de l'Ouzbékistan (le territoire de Khorezm et la région de la mer d'Aral). Les frontières d’Ulus de Jotchi commençaient à l'est par la ville de Kayalyk (près de Taldykorgan moderne) et à l'ouest par la ville de Saksin (près d'Astrakhan moderne).

En 1227, Jotchi décéda et deux co-dirigeants (ses fils) Batu et Orda-Egen ont été nommés à sa place. Batu a commencé à gouverner la partie ouest et Orda-Egen la partie orientale.

En 1235, la grande Croisade occidentale commença. Le principal objectif de cette croisade était la réalisation du "testament de Gengis Khan", où il s’agit de conquérir les États d'Europe de l'Est et la partie occidentale de la steppe eurasienne. La campagne militaire des Chingizides qui avait pour but la conquête de l'Europe de l'Est s'est terminée au début de 1242, après la mort du grand Khan Ogedeï. L'héritier le plus probable était Guyuk, lequel gardait une très mauvaise relation avec Batu.

Batu domina de vastes territoires d'Europe de l'Est et transforma de nombreux peuples locaux en ses tributaires. En craignant d’un affrontement militaire avec Guyuk et aussi pour son côté pratique, Batu décida d’installer le centre de son Ulus sur les rives de la Volga, où il commença la construction d'une nouvelle ville, nommée Saraï. Batu réforma la structure administrative et territoriale d’Ulus de Jotchi. Après la campagne occidentale, Batu apporta un certain nombre de changements dans la structure administrative et territoriale d’Ulus de Jotchi, relatives à des acquisitions territoriales à la suite de conquêtes pendant la croisade occidentale.

A ce moment, dans l'Empire mongol une guerre civile entre Guyuk et Batu s’avérait être inévitable. Mais tout s'est terminé avec la mort de Guyuk, à la suite de laquelle Batu devint l'acteur politique le plus puissant de l'empire. Il a monté au trône son cousin et aussi son ami Mengü.

Malgré sa subordination formelle aux khans suprêmes mongols, Batu, qui ne portait pas le titre de khan, dirigea en réalité son Ulus indépendamment et influença fortement les ulus voisins. Après la mort de Batu en 1255 et de son fils Sartak, Ulus de Jotchi en réalité devint complètement dépendant du centre de l'Empire mongol. Au trône d'Ulus de Jotchi fut nommé un jeune enfant Ulagchi, qui était favorable pour le gouvernement central.

La mort simultané en 1259 de Mengü Khan et d'Ulagchi, dirigeant d’Ulus de Jotchi, a conduit Ulus à sa première crise politique grave, à la suite de laquelle Berke est arrivé au pouvoir. Il a dirigé Ulus de Jotchi, mais n'a pas accepté le titre du khan (vers 1261-1266).

En 1262, une guerre civile commence dans l'Empire mongol. Hulagu, cousin de Berke, attaque la Horde d'Or. En Russie s’élève une insurrection contre le pouvoir de Berke. Berke mobilise dans son armée même des adolescents, grâce aux efforts incroyables il bat l'armée d’Hulagu. Conscient de sa «solitude géopolitique», Berke établit des relations diplomatiques avec l 'Egypte en 1263. Après la défaite d'Arik-Bouga en 1264, Berke a commencé à imprimer des pièces avec le nom du calife de Bagdad, montrant ainsi son indépendance de Khubilaï.

Ainsi, Ulus de Jotchi  a pratiquement obtenu son indépendance de l'Empire mongol en 1263-1264 grâce aux efforts de Berke, qui a ouvert la voie à l'effondrement formel de l'Empire mongol en 1269 au Qurultay de Talas. 

En 1266, Berke meurt et son petit-neveu Mengü-Timour devient khan. En ayant pris le titre de khan, il commence à imprimer des pièces de monnaie avec son nom et prépare aussi Ulus de Jotchi pour déclarer légalement son indépendance de l'Empire mongol en 1269.

 

1269 Année
1313 Année
1359 Année
1380 Année
1419 Année
1440 Année
Ulus de Jotchi au début de l’indépendance (1269-1313)

Le premier khan d’Ulus de Jotchi était Mengü-Timour, le petit-fils de Batu. Les assujettis turcs l'appelaient Kelek-khan. Il était considéré comme un héritier légal de Berke, déjà quand ce dernier était en vie. En montant sur le trône Mengü-Timour a pris le titre de khan (avant lui, les dirigeants d'Ulus de Jotchi ne portaient pas ce titre) et a commencé à donner des jarlyks (ordres) et à estamper de manière indépendante des pièces en son propre nom, ce qui était un signe du dirigeant d'un État indépendant. Depuis le début de son règne, le nouveau titre du souverain de la Horde d'Or "le plus haut khan" et le tamga (sceau) du clan Batu (tamga nommé Bossaga (chambranle)) a été incrustés sur les pièces Jotchides, en confirmant ainsi son indépendance.

Après le Qurultay de Talas de 1269, Ulus de Jotchi est officiellement reconnu comme État indépendant par les anciens ulus «fraternels». Après son indépendance en 1269, Ulus de Jotchi se voit une croissance économique. Mengü-Timour lui-même, immédiatement après son accession, s'est lancé dans une campagne contre les rebelles. Sous Mengü-Timour, le pouvoir s’est renforcé sur tout le territoire d’Ulus de Jotchi. Pour cette raison, l'économie de la Horde d'Or a reçu une grande impulsion pour s’accroître. Le commerce international s'est fortement développé, de nouvelles villes ont commencé à apparaître et les anciennes ont été restaurées, des comptoirs commerciaux génois sont apparus en Crimée.

Dans l'accord de 1269 du Qurultay de Talas, les dirigeants des trois ulus jurèrent que leurs assujettis nomades ne ruineront pas les villes et les agglomérations sédentaires, comme c'était le cas auparavant. Depuis 1268, les relations diplomatiques entre Ulus de Jotchi  et l'Egypte se sont renforcées. Mengü-Timour dans les années 1270 a même reconnu la légalité des revendications des sultans mamelouks d'Égypte, relatives à la possession des Ilkhans.

En 1275, Mengü-Timour a procédé à un recensement de la population d’Ulus de Jotchi, afin de clarifier les indicateurs quantitatifs des impôts venant des territoires vassaux et subordonnés, y compris les principautés russes.

Sous le règne de Mengü-Timour, le dirigeant du flanc droit, Nogaï, arrière-petit-fils de Jotchi, devient plus fort. Sa généalogie se voit ainsi: Nogaï, fils de Tatar, fils de Buval, fils de Jotchi. En hiver de 1277, Mengü-Timour convoqua des troupes russes et partit à la conquête des Alains et des Circassiens qui vivaient dans les montagnes du Caucase. Le règne de Mengü-Timour pourrait être désigné comme le moment de l’apparition d'Ulus de Jotchi (Horde d'or) en tant qu'État indépendant. Mengü-Timour meurt en 1282 d'un abcès à la gorge.

Après la mort de Mengü-Timour, le pouvoir central a été affaibli et son jeune frère nommé Touda-Mengü a été proclamé khan. Son accession est devenue possible grâce à Nogaï et Djidjek-Khatun, qui était la veuve de Berke et aussi de Mengü-Timour. Touda-Mengü était un musulman et se considérait comme un soufi. Les sultans égyptiens étaient ravis de ce fait et en mars 1284, le sultan égyptien envoya des ambassadeurs à Touda-Mengü avec de grands cadeaux et des félicitations à l'occasion de son accession au trône. Pendant le règne de Touda-Mengü, s'est poursuivie une lente islamisation de l'élite de la Horde d'Or.

Selon certaines données, Touda-Mengü a volontairement abdiqué le trône. Une nouvelle génération des Jotchides dirigeait Ulus de Jotchi. Tula-Buka et son frère Konchek (les fils de Tarbou, frère de Touda-Mengü), ainsi que les enfants de Mengü-Timour: Algu et Togroul, devinrent simultanément les khans.

En 1291, ils ont été renversés par la coalition de Nogaï et Tokhta (fils de Mengü-Timour). Après son accession au trône, Tokhta poursuivit la politique de ses prédécesseurs et confirma les privilèges de l'Église orthodoxe, l'exonérant des impôts et taxes. Tokhta lui-même adhéra au bouddhisme, tout comme son grand-père, sa grand-mère et son oncle maternel. Nogaï était musulman. Au départ, ce n'était pas un problème. Mais plus tard, Nogaï et Tokhta se disputèrent et une guerre civile éclata.

En 1299, Tokhta commença son attaque contre les possessions de Nogaï. La bataille décisive a eu lieu dans la région de Koukanlyk, sur la rive gauche du Dniepr, où se trouvait l'ancienne yourte (demeure) de Nogaï. La bataille durait toute la journée et se terminait par la défaite de Nogaï. Nogaï, déjà âgé, a été laissé tout seul face à son destin et était assassiné par un soldat. Après cela, Tokhta revenait victorieusement dans la capitale.

Au cours des dernières années de son règne, Tokhta a pu consolider l'élite sous sa direction. A Ulus de Jotchi la centralisation s'accroit, triomphent la stabilité politique et l'ordre. Comme l'écrivait l'un des chroniqueurs: "pendant les jours de son règne, ces pays atteignirent une prospérité extraordinaire et tout son ulus devint riche et bienheureux". Dans les dernières années du règne de Tokhta, son dévoué compagnon d'armes et frère Burliuk meurt et un an avant la mort de Tokhta lui-même, son fils héritier Ilbasar décède.

Siècle d’or de la Horde d’Or (1313-1359)

Uzbek, le fils du frère de Tokhta, devient Khan après la mort de ce dernier. Le père d’Uzbek Togroul fut tué par Tokhta en 1291 et Uzbek fut échappé à la mort, grâce à sa belle-mère Bayaloun (la femme de Togroul) qui l’a sauvé en l'envoyant à Ulus Julat Cherkes (Caucase occidental). Uzbek, qui devint mature, commença à se battre pour le trône du khan.

En 1312, Tokhta, laissant à la tête de l'armée à la frontière des Hulagides le prince Uzbek, retourna à Saraï. Il est mort dans la région de Qurnu. Au qurultay, le deuxième fils de Tokhta, Tuk-Buka, avec l'émir Madji (Badjir) des Ouïghours, contesta les droits d'Isan-Buka et devena le principal candidat à l'élection du khan. A ce moment, Uzbek venait au qurultay pour y participer. Kutluk-Timour, son cousin, déjà présent au qurultay, a transmis à Uzbek des informations relatives à son meurtre prévu. En arrivant au qurultay, Uzbek et Issatai kiyat ont tué Tuk-Buka et l’ouïgour Madji (Badjir). La version officielle de ce qui s'est passé est la suivante :  Tuk-Buka et son émir Madji avaient prévu de tuer Uzbek. S'il y avait effectivement un complot contre Uzbek, les historiens ne le pourront pas découvrir, car les diverses sources n’ont que cette version officielle sur les raisons du meurtre de Tuk-Buka et Madji Ouïghour. Après cet évènement sanglant, Bayaloun, l'épouse de Tokhta, recourut à la corruption et ainsi elle put obtenir au qurultay l'élection d'Uzbek en tant que khan. Ce n'est qu'après l'accession au trône qu’Uzbek se convertit à l'islam et après un certain temps commença à se battre contre les non-musulmans et à mener sa propre réforme administrative, qui priva tous les Jotchides, les descendants des 16 fils de Jotchi (à l'exception des lignées Batu et Orda, ainsi que de Chaïban) de leur héritage.

On peut appeler la réforme administrative d’Uzbek Khan comme un acte qui a marqué le début de la période classique de la Horde d'Or. La neutralisation des «bandits nomades» (la saisie des ulus aux Jotchides) a conduit à la croissance de l'économie de la Horde d'Or et à l'instauration de l'ordre sur tout son territoire. Sous le règne de Tokhta, la plupart des ulus furent intégrés dans ulus Batu, en nommant des proches parents de Tokhta aux postes de chefs des ulus. Mais le système politique lui-même n'a pas changé, de nouvelles institutions n'ont pas été créées. Ainsi, le pouvoir de Tokhta était structurellement similaire au pouvoir de Batu: Batu et Tokhta ne gouvernaient pas sur la base d'institutions politiques qui dépendaient du gouvernement central, mais sur la base d'un charisme personnel, quand ils pouvaient influencer tous les dirigeants des ulus avec le pouvoir de leur autorité et les armées de proches parents.

En 1323, Uzbek Khan a envoyé son armée pour aider le roi bulgare. À peu près au même moment, il épousa la fille de l'empereur byzantin, Bayaloun-Khatun (elle porta le même nom que la belle-mère d'Uzbek Khan). En 1330, les troupes d’Uzbek Khan, en alliance avec les troupes du souverain roumain Bessarab (parent éloigné d’Uzbek Khan et descendant de Chaïban, le fils de Jotchi) et les troupes de l'empereur byzantin, ont attaqué les troupes de Stephen III, roi de Serbie, mais ont été vaincus. En 1324 et 1337, les troupes d'Uzbek Khan ont attaqué la principauté lituanienne. La lutte avec la principauté lituanienne est devenue la tâche principale d’Uzbek Khan, car à cause des Lituaniens, la Horde a perdu le contrôle sur Volyn et sur Kiev, sous Uzbek Khan sur Smolensk.

En 1332, Uzbek Khan a déplacé la capitale du Vieux Saraï au Nouveau Saraï (Saraï al-Jedid).

Après la mort d'Uzbek Khan, son fils aîné Tynybek a régné pendant une courte période et a été tué par son demi-frère Janibek. Janibek a exécuté non seulement Tynybek, mais aussi son autre frère, Kydyrbek, qui prétendait également au trône.

Sous Janibek, la tendance établie par Uzbek Khan, visant à renforcer le potentiel intellectuel, se poursuivi. De nombreuses personnes instruites sont venues à la Horde d’Or. A cette époque, il y avait une fuite des cerveaux du monde musulman vers Ulus de Jotchi. Janibek Khan (1342-1357), le fils d'Uzbek Khan, poursuivit la politique de son père et renforça le pouvoir central du Khan. Janibek est connu dans le folklore kazakh comme Az-Janibek (le sage Janibek), pendant le règne duquel l'économie et la culture ont prospéré dans la Horde d'Or. Az-Janibek apparaît dans de nombreux contes de fées, légendes, épopées et chansons comme un sage dirigeant de l'Epoque d'or de l'État kazakh. Parallèlement à cela, Janibek est caractérisé dans les chroniques russes comme un «  gentil tsar », car contrairement à son père, sous Janibek, il n'y a pas eu une seule invasion du territoire des principautés russes. En 1357, Berdibeg, le fils de Janibek, devient Khan, mais en 1359 il meurt.

L'époque, commençant du début du règne d'Uzbek Khan allant jusqu’à la mort de son petit-fils Berdibeg, est considérée comme le Siècle d'or de la Horde d'or, c’est quand l'économie s’est amélioré, la politique s’est stabilisé et la culture classique de la Horde d’Or s'est épanouie.

La première guerre civile au sein d’Ulus de Jotchi (1359-1380)

En 1359, Berdibeg Khan meurt et une crise de dynastie commence. Berdibeg Khan avait supprimé la plupart de ses parents, descendants de Batu. Après la mort de Berdibeg, la ligne de Batu est interrompue. En conséquence, divers représentants des branches latérales des Jotchides commencèrent à revendiquer le pouvoir. Dans le même temps, l'importance de l'aristocratie tribale augmenta considérablement. Des tribus telles que Kiyat, Khongirad, Kipchak deviennent les principaux participants à la première guerre civile au sein d’Ulus de Jotchi. Après la mort de Berdibeg, sa grand-mère Taydoulla-Khatun du clan Kipchak a commencé à introniser divers Jotchides afin de régner en leur nom. L’un de ces hommes a tué Nangoudai du clan Khongirad. Les enfants de Nangoudai régnèrent à Khorezm. En apprenant la mort de leur père, ils soutiennent les ambitions de Khizir Khan et s’opposent ensemble à Taydoulla et son proche parent Mogul-Boqa. Un peu plus tôt, des représentants du clan Kiyat ont quitté la capitale d'Ulus de Jotchi. Mamaï du clan Kiyat a émigré vers l'Ouest et son oncle Djir-Kutlu a vécu dans la région du Kazakhstan méridional moderne. Après que les Khongirads ont vaincu les Kipchaks, les Kiyats sont entrés dans la lutte pour le trône du khan. Mamaï kiyat a élevé au trône son protégé Abdoullah, issu des descendants de Touka-Timour, le fils de Jotchi. A cette époque, dans le sud du Kazakhstan, un Jotchide nommé Urus (arrière-grand-père des fondateurs du khanat kazakh Janibek et Kerey) a tué Djir-Kutlu et devient rapidement khan. Le fils de Djir-Kutlu, Tengiz-Boqa, a tenté d'élever ses protégés au trône, mais a été renversé par un groupe des Jotchides. Parallèlement à cela, Mengü-Timour fut déclaré Khan en Sibérie occidentale. Après sa mort, ses enfants et petits-enfants commencèrent à se battre entre eux pour le trône du khan.

En conséquence, après le début de la guerre civile, les forces se sont développées ainsi : A l'ouest Ulus de Jotchi a été dominé par le parti kiyat de Mamaï et de ses protégés du clan Touka-Timouride. Au centre d'Ulus de Jotchi, le pouvoir a été pris par la dynastie chaïbanide de Khizir Khan avec le soutien des Khongirads de Khorezm. Les chaïbanides sibériens (descendants de Mengü-Timour) ont pris le pouvoir dans le nord-est. Dans le sud du Kazakhstan, le pouvoir a été saisi par Kara-Nogaï et ses proches de la branche Touka-Timouride. Dans le sud-est, le pouvoir a été pris par Touka-Timouride Urus.

L'alignement des forces changeait toujours et les contemporains appelaient tous les khans d'Ulus de Jotchi des émirs passants, ce qui signifiait la nature de leur règne.

Au résultat, plus de 20 khans ont été sur le trône d'Ulus de Jotchi pendant 20 ans de troubles. "Le Trône de fer" dans le style de la Horde d'Or a conduit à une grave crise socio-économique. Il y a eu un déclin temporaire du commerce et de la vie urbaine, exacerbé par l'épidémie mondiale de peste.

Ainsi, à la fin de la première guerre civile, Tokhtamych est arrivé au pouvoir. Il était le fils du dirigeant de Mangychlak. Son père Tui-khoja a été exécuté par Urus Khan. Tokhtamych s'enfuit à Tamerlan et ayant reçu son soutien put vaincre tous les khans d’Ulus de Jotchi en peu de temps et devenir le seul khan d’Ulus de Jotchi .

Ulus de Jotchi à l’époque de Tokhtamych et Edigu (1380-1419)

En 1380, Mamaï kiyat a été vaincu dans la bataille sur le champ de Koulikovo. Cela a conduit à la chute de son autorité et, la même année, Tokhtamych a pu saisir relativement sans effusion de sang les possessions de Mamaï kiyat. Lors de la bataille de Kalka en 1380, une partie de l'armée de Mamaï passa aux côtés de Tokhtamych, qui était un dirigeant légitime (il était un descendant de Gengis Khan, contrairement à Mamaï, qui venait du clan des kiyats).

En 1382, Tokhtamych a organisé une croisade à Moscou, pour que les ducs russes reprennent le paiement des tributs à la Horde d'Or.

Le 24 août 1382, Tokhtamych arrive à la ville. Le 26 août, Moscou se rend. En 1385, Tokhtamych a commencé à envahir la Transcaucasie, où il s'est opposé pour la première fois à son ancien allié Tamerlan. Plus tard, les troupes de Tokhtamych procédèrent à un certain nombre de combat sur les possessions de Tamerlan.

En 1391, Tamerlan organisa une grande bataille contre Tokhtamych. Il traversa le territoire du Kazakhstan, installa son épitaphe à Ulytau, puis conduisit ses troupes à travers les steppes du Kazakhstan. Les nomades étaient au courant de l'invasion, à cét égard l'armée de Tamerlan n'a pas rencontré la population nomade en cours de route.

Sur la rivière Kondourcha, deux troupes se sont rencontrées, celles de Tokhtamych et de Tamerlan. La bataille était acharnée et se termina par la «victoire à la Pyrrhus» de Tamerlan, qui après sa victoire ne souhaitant pas renforcer son succès se retira dans ses possessions. Edigu, du clan Ak manghyt, ancien noble de Tokhtamych, faisait partie de l’armée de Tamerlan. Il a promis à Tamerlan de rassembler les gens et de les conduire à Tamerlan. Ayant reçu le firman des mains de Tamerlan, Edigu commence à rassembler autour de lui une population pacifique. Mais au lieu de l'emmener à Tamerlan, comme promis, Edigu a agi différemment: avec l'aide de nouveaux tributaires, il a élevé au trône son neveu Timour-Kutluk, descendant de Touka-Timour, le fils de Jotchi.

Avisé par une expérience amère, Tamerlan décide de mener sa nouvelle campagne contre la Horde d'Or non pas à travers les steppes sans vie du Kazakhstan, mais via le Caucase. En 1395, il rencontre l'armée de Tokhtamych sur la rivière Terek. Tamerlan a complètement vaincu Tokhtamych et a commencé à piller la Horde d'Or. La plupart des villes ont souffert de l'invasion de Tamerlan. Après le départ de Tamerlan, Tokhtamych a du se battre contre Edigu et son protégé. Affaibli, Tokhtamych a conclu une alliance avec l'État lituanien, en échange de son soutien il a transféré à ce dernier toutes les terres russes et après ceci les alliés se sont opposés à Edigu. Dans la bataille sur la rivière Vorksla en 1399, Edigu et Timour-Kutluk ont vaincu les troupes de Tokhtamych et Vitovt, souverain de la Lituanie. A la suite de cet évènement, Edigu a définitivement renforcé sa position.

De 1399 à 1419, Edigu fut le principal acteur politique du "Trône de fer" de la Horde d'Or. Il érigea et renversa les khans, fit des alliances et attaqua les États voisins. En 1406, Tokhtamych Khan meurt en Sibérie. Jusqu'en 1411, le pouvoir d'Edigu resta indéniable, mais de 1411 à 1419, il se bat contre de nouveaux acteurs politiques. En 1419, Edigu meurt au cours d’une bataille avec le dernier fils de Tokhtamych. Après sa mort, Ulus de Jotchi s'est finalement désintégré en diverses possessions, qui sont ensuite devenues différents khanates.

La chute de la Horde d’or (1419-1502)

Après la mort d'Edigu et de Kadyrberdi, le fils cadet de Tokhtamych, dans la bataille de 1419, une nouvelle vague de guerre civile apparait dans Ulus de Jotchi. Les partisans de Tokhtamych ont élevé au trône Ulugh Mouhammad, parent éloigné de Tokhtamych. Les alliés d'Edigu ont monté au trône Hajji-Mouhammad, descendant de Chaïban, le fils de Jotchi. Dans d'autres parties d’Ulus de Jotchi, leurs propres khans apparurent. Le prince Barak (petit-fils d'Urus Khan) s’enfuit vers les Timourides et avec leur soutien devient khan d'Ulus de Jotchi, en battant Hajji-Mouhammad et Ulugh- Mouhammad.

Après cela, les enfants d'Edigu, dirigés par Mansour, qui était aussi le neveu de Barak du côté des femmes, lui obéirent. Finalement, Barak tua Mansour et les enfants d'Edigu commencèrent une guerre contre lui. En 1428, les enfants d'Edigu Soultan-Mahmoud, Kazi, Naourouz, dirigés par Kuchuk Mouhammad (descendant de Touka-Timour, fils de Jotchi) battirent l'armée de Barak et de son cousin Poulad à la frontière avec le Moghulistan. Barak et Poulad ont été tués. Leurs enfants Janibek et Kerey se sont retrouvés sur le territoire du Moghulistan, où ils ont grandi et fondé plusieurs décennies plus tard le Khanat kazakh.

Après la victoire, les enfants d'Edigu se sont disputés. Soultan -Mahmoud meurt en premier et après un certain temps Kazi fut tué. À la suite de tous ces bouleversements, en 1430 Aboulkhair Khan arriva au pouvoir dans la partie orientale d'Ulus de Jotchi. Il régna pendant près de 40 ans jusqu'en 1468.

Aboulkhair Khan a considérablement élargi ses possessions et renforcé son pouvoir pendant les années de son règne. Si dans les années 1430, il était principalement basé sur le territoire de la Sibérie occidentale, au fil du temps, il a commencé à étendre son territoire. Dans les années 1440, les villes du Kazakhstan méridional ont été ajoutées à ses possessions.

Au début de sa carrière, Aboulkhair Khan était soutenu par Vakkas, le petit-fils d'Edigu et avec son aide, il a pu renforcer son pouvoir, mais plus tard dans la seconde moitié des années 1440, Aboulkhair Khan s'est disputé avec Vakkas et l'a privé de son pouvoir. Cela est arrivé au point d'affrontements militaires entre Aboulkhair Khan et le protégé de Vakkas.

Dans les années 1450-1460, Aboulkhair Khan a envahi temporairement les territoires de Khorezm, du Kazakhstan occidental et de la région de la Basse Volga.

Au même moment, Seïd-Ahmed, Ulugh-Mouhammad et Kuchuk Mouhammad dirigeaient la partie ouest d'Ulus de Jotchi et se battaient périodiquement les uns contre les autres.

Seïd-Akhmed était le fils de Bek-Soufi et également un parent éloigné de Tokhtamych. Les steppes de l'Ukraine moderne et de la Russie méridionale étaient sous sa possession. Dans les années 1440-1450, la horde de Seïd-Ahmed a été battue et il a perdu son pouvoir.

Ulugh-Mouhammad possédait périodiquement la Crimée et les territoires voisins. Plus tard, après une série de défaites, il était contraint de se retirer au nord, plus près du territoire des principautés russes du nord-est et du territoire bulgare. Par la suite, ses enfants commençaient à régner sur ces terres.

Kuchuk Mouhammad, après avoir vaincu Barak, était retourné à sa patrie d'origine, dans la région de la Basse Volga. Ici, après avoir reçu le soutien de Naourouz, il a renforcé son pouvoir l'étendant dans le nord et dans l'ouest.

Les possessions de ces khans ont ensuite tracé les limites des nouveaux khanates, apparus sur le territoire d’Ulus de Jotchi.

Les khanates après la Horde : les héritiers de la Horde d’Or

Dans les années 1440-1480, commencèrent à apparaître des formations territoriales stables avec de dirigeants qui détinrent des branches dynastiques distincts. C'est à cette époque que naquirent tous les khanats post-Horde, dont certains conservèrent leur indépendance jusqu'au XVIIIe, même au XIXe siècle.

En 1445, Ulugh-Mouhammed et son fils Makhmoutek envahirent Kazan et formèrent le khanat de Kazan. Bientôt Makhmoutek renversa son père du pouvoir et devint khan du khanat de Kazan. Le khanat de Kazan exista jusqu'en 1552.

Un autre fils d'Ulugh- Mouhammad, nommé Kassim, avec le soutien du prince de Moscou, fonda le khanat de Kassimov en 1452, qui fut un état vassal dans la principauté de Moscou. Le khanat de Kassimov a existé jusqu'en 1681.

En 1441 en Crimée, les nobles du clan Chirin, Baryn, Argyn et Kipchak élevèrent au trône Hadji Giray, un parent éloigné de Tokhtamych. Il devint le fondateur du khanat de Crimée, qui exista jusqu'en 1783.

Au centre de l'ancien ulus de Jotchi, apparut le khanat d'Astrakhan, où régnèrent les descendants de Kuchuk Mouhammad. En 1556, il cessa d'exister.

Après la mort d'Aboulkhair Khan, sur les morceaux de son empire se furent formés trois États: la Horde Nogaï, le Khanat sibérien et le Khanat kazakh.

La Horde Nogaï développa sa propre tradition politique. Formellement, les khans de la horde Nogaï furent des descendants de Jotchi, mais les véritables dirigeants de la horde Nogaï consistèrent des descendants d'Edigu. Au milieu du XVIe siècle, la horde Nogaï, scindée en plusieurs parties connut une certaine crise politique. La plus grande partie de celui-ci, la Grande Horde Nogaï, exista jusqu'en 1634, quand la population de cet État, souhaitant de se sauver des Kalmouks, était forcée d’aller à l'ouest pour rejoindre leurs parents, les Petits Nogaï. En 1598, l'un des peuples héritiers d’Ulus de Jotchi, les Karakalpaks, se séparèrent de la grande horde Nogaï.

Le khanat sibérien naquit en 1468 après la mort d'Aboulkhair Khan. Jusqu'en 1495, il fut gouverné par les descendants de Chaïban, le fils de Jotchi. Ensuite, la dynastie locale des Taybugides leur a saisi le pouvoir. Mais 70 ans plus tard, les Chaïbanides ont pu reprendre le pouvoir. En1598, Kuchum, le dernier khan sibérien, a été tué, mais ses enfants se battaient contre les autorités de Moscou pendant de nombreuses décennies.

Le Khanat kazakh, apparu dans les années 1460, existait très longtemps. Le dernier khan commun de tous les kazakhs était Kenesary Khan, qui a régné jusqu'en 1847. Mais même après lui, pendant encore deux décennies existaient des petits khans régionaux parmi les kazakhs Jotchides.

Il faut également noter que les ressortissants du Khanat d'Aboulkhair Khan ont conquis plus tard des possessions en Asie centrale et fondé Boukhara et Khiva. Après ils ont créé le Khanat Kokand, qui existait jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle. En gros, Ulus de Jotchi a eu un impact énorme sur toute l'histoire ethno-politique de la région d'Eurasie centrale.

Nous vous remercions pour la préparation du matériel du docteur PhD, vice-président de JSC NTSGNTE sabitov zhaksylyk Muratovich